Quand les premiers signes inquiètent : que comprendre, que faire ?

Ces petits détails qui inquiètent

Un bébé qui détourne le regard, un enfant qui reste dans son coin, qui ne joue pas avec les autres, qui crie au moindre changement… Ou encore un retard de langage qui persiste, une hypersensibilité au bruit, une irritabilité incompréhensible.
Pour beaucoup de parents, ces manifestations deviennent vite source d’angoisse : « Est-ce normal ? Est-ce que je m’inquiète trop ? Et si c’était de l’autisme ? »

Ces questions sont légitimes. Elles révèlent une attention fine portée à l’enfant et un désir profond de le comprendre.

Ce que disent ces signes

Il est important d’écouter son intuition de parent. Lorsqu’on sent que “quelque chose ne va pas”, il y a souvent une réalité derrière ce ressenti.
Dès les premiers mois de vie, il est possible de repérer des signes précoces d’une organisation psychomotrice atypique : absence de sourire ou de regard partagé, difficultés dans l’ajustement au contact, raideurs corporelles, désintérêt pour les stimulations, retrait relationnel.

Ces manifestations ne signifient pas forcément qu’un diagnostic d’autisme ou de trouble sera posé. Elles indiquent surtout que quelque chose vient entraver le développement de l’enfant.
L’enjeu n’est pas de coller une étiquette trop tôt, mais de créer les conditions favorables à son développement, afin qu’il ne s’enferme pas dans une voie unique mais puisse déployer son potentiel.

Reconnaître une organisation psychomotrice atypique

Quelques repères qui peuvent alerter les parents :

  • Dans la petite enfance (0–1 an) : absence de réactions au visage de l’autre, difficultés à entrer dans le portage ou à se détendre, absence de babillage, manque de curiosité pour l’environnement.

  • Chez le jeune enfant : retard ou absence de langage, jeux répétitifs sans échange, hypersensibilité aux bruits, crises soudaines face aux changements, isolement par rapport aux pairs.

  • Dans les interactions : peu de réponses aux sollicitations, difficultés à établir ou maintenir un contact affectif ou visuel.

Ces signes ne sont pas des verdicts, mais des indicateurs précieux : plus ils sont détectés tôt, plus il est possible de mettre en place un accompagnement adapté.

Le rôle de la psychothérapie

Consulter n’est pas un aveu d’échec, mais une manière d’ouvrir une voie nouvelle pour l’enfant.
La psychothérapie propose un cadre sécurisant où ses modes d’expression — par le jeu, les gestes, les sons, parfois les silences — peuvent être accueillis et soutenus.
C’est aussi un espace pour les parents, afin de déposer leurs inquiétudes, trouver des repères et se sentir accompagnés dans leur rôle.

Une invitation

Les premiers signes sont des appels à être entendus.
En les repérant tôt, il devient possible d’offrir à l’enfant une chance de se développer dans toute sa singularité, sans s’enfermer dans une trajectoire figée.
Dans le cadre d’une prise en charge pluridisciplinaire, la thérapie peut être ce lieu où l’inquiétude se transforme en confiance, et où l’enfant comme ses parents retrouvent de nouvelles perspectives.

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